Ce système a été créé dans le sillage du Green Deal européen en juillet 2020 et a été fait pour aider à prévenir le “greenwashing” parmi les différents investissements.
Il pourrait jouer un rôle important pour aider l’UE à augmenter les investissements durables et à mettre en œuvre le green deal européen.
Lors du Conseil européen des 21 et 22 octobre, les chefs d’Etat et de gouvernement européens ont demandé à la Commission de décider, avant la fin du mois de novembre, s’il fallait inclure le nucléaire et le gaz dans la taxonomie.
Mme Von Der Leyen a promis de prendre une décision avant le 16 décembre, ce qu’elle n’a pas fait, une fois de plus.
La date limite a été repoussée à aujourd’hui et elle devrait soumettre son plan à un groupe d’experts, après quoi la Commission devrait le mettre en œuvre d’ici le 16 janvier.
L’UE devrait inclure l’énergie nucléaire en tant qu'”investissement vert” et ajouter le gaz naturel en tant qu'”énergie de transition”, qui ne pourra être financée que selon des paramètres stricts.
Commentant la nouvelle, Yannis Koutsomitis, analyste des affaires européennes, a déclaré : “Une nouvelle qui fait l’effet d’une bombe sur le marché de l’énergie de l’UE.
“La Commission est confrontée à la dure réalité de la crise énergétique et s’apprête à faire un pivot majestueux sur la taxonomie en classant l’énergie nucléaire comme verte.”
L’une des principales raisons du retard de la taxonomie est le débat intense sur le gaz et l’énergie nucléaire mené par les plus grands pays de l’UE, la France et l’Allemagne.
Pendant un certain temps, la décision d’inclure le nucléaire dans cette liste a été controversée, un certain nombre de pays européens s’opposant avec véhémence à la classification du nucléaire comme “vert”.
La France est à la tête d’un groupe de 12 pays qui soutiennent l’inclusion de l’énergie nucléaire dans une taxonomie verte.
De l’autre côté, cinq pays de l’UE s’opposent fermement à ces éventuelles décisions.
L’Autriche est même allée jusqu’à menacer de poursuivre la Commission devant la Cour de justice de l’UE si elle maintenait sa décision.
Pendant ce temps, l’Allemagne, qui est fortement dépendante des importations de gaz, en particulier de la Russie, a fait pression pour que le gaz soit considéré comme un investissement vert, car il s’agit souvent d’une source d’énergie de transition entre le charbon et les autres sources d’énergie renouvelables.
À l’heure où les prix du gaz s’envolent et où les Européens sont extrêmement inquiets de leur dépendance excessive au gaz russe, cette taxonomie du gaz pourrait jouer un rôle crucial pour aider le continent à atteindre le niveau net zéro d’ici 2050.
La crise énergétique de l’UE s’est intensifiée la semaine dernière après l’arrêt des réacteurs nucléaires en France, l’Allemagne enregistrant une faible production d’énergie éolienne.
La pénurie d’électricité qui en résulte a incité les pays à brûler davantage de charbon et même de pétrole pour garder les lumières allumées et les maisons chaudes, ce qui va à l’encontre de l’engagement pris lors de la COP26 d’éliminer progressivement les combustibles fossiles.