Dans son nouveau “Code de coopération policière”, Bruxelles a proposé de donner aux agents de police d’un État membre le pouvoir de poursuivre et d’arrêter des suspects dans les États membres de l’UE en dehors de leurs frontières nationales. De nombreux réseaux de criminalité organisée opérant dans plusieurs États membres, la Commission estime que le fait de ne pouvoir agir que sur un seul territoire souverain peut entraver les enquêtes.
Elle affirme que, pour lutter contre la criminalité en Europe, les États membres devraient établir une “liste commune de crimes pour lesquels des poursuites transfrontalières sont possibles et des outils de messagerie sécurisés permettant aux policiers de communiquer avec leurs homologues tout en menant des opérations dans d’autres pays de l’UE”.
Les propositions n’ont pas été universellement accueillies.
L’eurodéputé italien Fulvio Martusciello a déclaré à Giornale.it : “Nous restons très prudents quant à la possibilité que des polices étrangères puissent à l’avenir entrer sur le territoire italien pour des opérations”.
“Je pense que tout crime peut être poursuivi sur le territoire par la police de l’Etat où il a lieu, sans avoir besoin de renforts”.
” Nous attendons la proposition finale et nous agirons pour que soit respecté le principe de la souveraineté de l’État, auquel nous ne permettrons aucune exception.
” En d’autres termes, la coordination est possible, mais dans les limites des prérogatives des États. “
Sa collègue italienne Annalisa Tardino s’est également montrée sceptique.
Elle a déclaré : ” La nécessité d’une plus grande coopération et collaboration entre les forces de police de différents pays est certainement souhaitable, mais toujours dans le respect de leurs compétences respectives au niveau national, sans chevauchement.
Parler d’un ” FBI européen “, aujourd’hui, semble excessif.
“Nous allons travailler au Parlement et présenter nos propositions pour améliorer le paquet de mesures présenté, pour essayer de maintenir les objectifs, qui sont partagés, mais en corrigeant toutes les tensions.”
Les propositions ont été présentées trois ans après que la police française a provoqué une dispute diplomatique entre Paris et Rome lorsqu’elle est entrée dans le Piémont pour renvoyer certains migrants.
S’exprimant à l’époque, Matteo Salvini, alors ministre de l’Intérieur, a exigé une explication du président français Emmanuel Macron.
Et la dirigeante du parti italien Fratelli d’Italia, Giorgia Meloni, a appelé à “l’arrestation” de toute personne qui “s’est introduite avec un uniforme étranger sur le territoire national”.
Reportage supplémentaire de Maria Ortega