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Restez dans le monde réel ! Le projet de Bruxelles de créer une UE sans frontières suscite une vive émotion.

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Le conseil d’administration de Frontex a convoqué une réunion d’urgence de deux jours la semaine dernière, pour discuter des accusations portées contre Fabrice Leggeri et deux autres membres du personnel de Frontex, en précisant que M. Leggeri avait présenté sa démission le jeudi 28 avril.

“Le conseil d’administration a pris note de ses intentions et a conclu que l’emploi a donc pris fin”, a déclaré Frontex dans un communiqué.

M. Leggeri, qui dans le passé a rejeté les accusations, n’était pas immédiatement disponible pour un commentaire.

L’agence anti-fraude de l’UE, l’OLAF, a lancé une enquête l’année dernière sur les allégations de violations des droits de l’homme par Frontex. Le rapport de l’OLAF n’a pas été rendu public.

Erik Marquardt, un député européen allemand au Parlement européen appartenant à la faction des Verts, a déclaré le 2 mars que le résumé du rapport “révèle que la direction de Frontex était consciente des violations des droits de l’homme et a délibérément évité de les signaler”.

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En 2021, le Parlement européen a publié son propre rapport sur les allégations selon lesquelles Frontex aurait été impliquée dans des opérations de refoulement, notamment dans la mer Égée entre la Grèce et la Turquie, pays membre de l’UE.

Les refoulements violent les obligations de l’UE en vertu du droit humanitaire international, qui interdit de renvoyer des personnes là où leur vie serait en danger.

“Plusieurs acteurs fiables (…) ont constamment signalé des violations des droits fondamentaux à la frontière dans un certain nombre d’États membres, mais que Frontex n’a généralement pas tenu compte de ces rapports”, indique le rapport du Parlement européen.

“L’Agence n’a pas non plus répondu de manière adéquate aux observations internes concernant certains cas de violations probables des droits fondamentaux dans les États membres qui ont été soulevés.”

M. Lesueur affirme que l’agence européenne est au cœur d’une bataille idéologique, qui a empêché M. Leggeri de mener à bien sa mission.

S’adressant au quotidien français Le Figaro, il a déclaré : “La vision de [EU Commissioner] Ylva Johansson et de toute la Commission européenne est en quelque sorte le prolongement de la vision des Nations Unies dans son célèbre rapport ‘Migration de remplacement : une solution au déclin et au vieillissement de la population ? Ce rapport était imprégné du dogme de la “mondialisation heureuse” qui prévalait à l’époque.

“Le problème est que, 20 ans plus tard, les résultats sont pour le moins sombres.”

A la question de savoir si M. Leggeri sera remplacé par un “président ayant une vision plus ‘sans frontières'”, il a ajouté : “C’est probablement le scénario que la Commission souhaiterait voir.

“Mais il faut espérer que cela ne sera pas si facile pour la Commission, car de nombreux pays d’Europe de l’Est ont une vision radicalement différente de la question.

“En janvier dernier, 16 pays se sont réunis à Vilnius pour discuter de la protection des frontières de l’Union européenne (y compris les murs).

” Cette réunion, qui faisait suite au chantage à l’immigration que la Biélorussie avait imposé à la Lituanie, à la Pologne et à d’autres pays, était le prolongement d’une lettre signée par douze pays en octobre 2021, demandant à la Commission d’abandonner son attitude en matière d’immigration.

“Pour ces pays, une frontière est censée être gardée et un migrant qui entre illégalement sur leur territoire doit être refoulé. C’est peut-être odieux dans le monde d’Ylva Johansson, mais c’est normal dans le monde réel ! En matière d’immigration, comme dans d’autres (sur le multiculturalisme ou le danger russe), le bon sens politique monte à l’Est.”

Réagissant à cette idée, l’eurodéputé français Dominique Bilde a fulminé : “La Commission européenne veut transformer Frontex en une agence de surveillance des droits des migrants.

“En d’autres termes : au lieu d’arrêter les clandestins, l’UE les accompagnera jusqu’à votre porte !”.

Les États membres de l’UE ainsi que la Commission siègent au conseil d’administration de Frontex. La commissaire européenne aux affaires intérieures, Ylva Johansson, a fait pression pour renforcer la surveillance des droits au sein de Frontex, les organisations de défense des droits de l’homme ayant tiré la sonnette d’alarme sur les abus.

Les pays de l’UE ont donné à Frontex des fonds et des pouvoirs supplémentaires depuis que plus d’un million de réfugiés syriens ont atteint l’Europe en 2015, submergeant sa capacité d’accueil et de sécurité et alimentant le sentiment d’extrême droite à travers le bloc.

Alors que les pays de l’UE se sont âprement disputés pour laisser entrer les personnes majoritairement musulmanes en provenance du Moyen-Orient et d’Afrique, la migration est devenue un enjeu politique majeur.

Depuis lors, l’UE a restreint les droits d’asile et les droits des migrants, a fortifié ses frontières et a conclu des accords – critiqués par les groupes de défense des droits – avec des pays comme la Turquie pour garder les gens sur leur sol.

Reportage supplémentaire de Maria Ortega

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