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Nous ne pouvons pas attendre ! Le sommet de l’UE révèle le fossé entre le Nord et le Sud, alors que le bloc s’affronte sur la crise énergétique.

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La Commission européenne a publié la semaine dernière une “boîte à outils” décrivant les mesures nationales que les gouvernements peuvent prendre et a déclaré que Bruxelles examinerait des options à plus long terme pour faire face aux chocs de prix.

Les dirigeants européens ont débattu de ces options jeudi. La plupart des pays de l’UE ont déjà élaboré des plans d’action d’urgence pour protéger les consommateurs, notamment en réduisant les taxes sur l’énergie et en accordant des subventions aux ménages les plus pauvres.

Les conclusions finales du sommet ont invité les pays à utiliser d’urgence la boîte à outils “pour soulager à court terme les consommateurs les plus vulnérables et soutenir les entreprises européennes”.

Les mesures à plus long terme sont plus controversées, les pays étant divisés sur les mesures que l’UE devrait prendre pour se protéger contre les futures flambées de prix.

Dans ce que les diplomates de l’UE ont appelé une réponse à une pression de la République tchèque, les conclusions du sommet ont été mises à jour tard jeudi pour inviter la Commission européenne “à étudier le fonctionnement des marchés du gaz et de l’électricité, ainsi que le marché ETS de l’UE, avec l’aide de l’Autorité européenne des marchés financiers”.

La Commission devrait ensuite évaluer “si certains comportements commerciaux nécessitent une action réglementaire supplémentaire”, selon les conclusions.

Le rebelle surprise a été soutenu par la France et l’Espagne qui ont fait pression pour des changements structurels du marché de l’énergie.

La Pologne, la République tchèque et l’Espagne ont également demandé à l’UE de limiter la participation des spéculateurs financiers au marché du carbone, qui, selon eux, a contribué à faire grimper les prix du CO2 à des niveaux record.

La Pologne souhaite également que Bruxelles examine si le comportement de la société russe Gazprom a contribué à la hausse des prix du gaz en Europe.

La Commission a déjà accepté d’étudier les deux questions mais ne s’est pas engagée à prendre des mesures immédiates.

Les prix du gaz en Europe ont atteint des sommets alors que l’offre restreinte s’est heurtée aux économies émergeant de la pandémie de COVID-19, dans un contexte de hausse des prix du CO2 et de livraisons de gaz plus faibles que prévu de la part de la Russie.

L’Espagne, l’Italie et la Grèce ont proposé un nouveau système d’achat commun de gaz entre les pays de l’UE pour constituer des réserves stratégiques.

D’autres, dont l’Allemagne et les Pays-Bas, se méfient de la refonte des réglementations européennes en réponse à une crise à court terme.

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La Commission a déclaré que les prix du gaz devraient se stabiliser à un niveau inférieur d’ici avril.

Mais le dirigeant espagnol Pedro Sanchez a réagi : “Nous ne pouvons pas attendre le mois d’avril pour que l’ACER présente des propositions”.

Le bras de fer sur la réponse de l’UE à la crise des prix de l’énergie sera repris lors d’une réunion d’urgence des ministres de l’énergie de l’UE le 26 octobre.

Une note préparatoire à cette réunion indique que les ministres débattront “des mesures supplémentaires à prendre au niveau de l’UE et des États membres, y compris l’utilisation des outils financiers de l’UE, qui pourraient être envisagées”.

La flambée des prix a également ravivé les tensions habituelles sur les politiques de l’UE en matière de lutte contre le changement climatique, la Pologne demandant à Bruxelles de modifier ou de retarder certaines mesures écologiques prévues.

Jeudi, le Premier ministre hongrois Viktor Orban a qualifié les projets de politique climatique de l’UE de “fantaisie utopique”. Ce point de vue est en contradiction avec celui d’autres pays qui estiment que le prix élevé du gaz devrait accélérer le passage de l’Europe aux énergies renouvelables afin de réduire l’exposition des pays à la volatilité des prix des combustibles fossiles.

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