Le premier tour de l’élection présidentielle française de 2022 se tiendra le 10 avril, le président sortant étant confronté aux défis de ses rivaux d’extrême droite et d’extrême gauche. Cependant, un nouveau sondage montre qu’un nombre croissant d’électeurs français souhaitent voir les élections reportées à cause de la guerre en Ukraine.
Un quart des Français souhaitent le report de l’élection présidentielle, selon un sondage CSA pour CNEWS diffusé le 10 mars.
Le sondage a demandé si la date de l’élection devait être reportée et a trouvé 11% de réponses “oui, absolument” et 14% ont répondu “oui, de préférence”.
CNEWS l’a qualifié de “rapport significatif”, malgré 49% de réponses “non, pas du tout” et 26% de “non, plutôt pas”.
Parmi les personnes interrogées, 44 % des 18-24 ans souhaitent le report des élections, alors que seuls 19 % des 35-49 ans souhaiteraient que les dates soient repoussées.
Le sondage CSA a indiqué que la plupart de ceux qui souhaitaient reporter le vote appartenaient à la «gauche radicale», trouvant 52% de ceux qui disent avoir ces opinions soutenus pour retarder les élections.
Il a également constaté que 45% des partisans de La France Insoumise souhaitaient que les élections soient retardées.
A droite, quel que soit le parti concerné, pas plus d’un quart des partisans souhaitent le report de l’élection.
Les partisans de LREM, avec M. Macron comme candidat, sont les moins favorables à un tel scénario à 12 %.
L’enquête a été menée du 8 au 9 mars par un questionnaire en ligne auto-administré, sur un échantillon représentatif de 1 010 personnes âgées de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas.
La Constitution française permet un report de l’élection présidentielle entre 20 et 35 jours avant l’expiration des pouvoirs du président en exercice.
Pour M. Macron, il s’agit du 13 mai 2022. Le premier tour pourrait donc se tenir, au plus tard, le 17 avril.
La guerre en Ukraine a amélioré les espoirs de réélection de M. Macron, selon des sondages. L’un fin février a accordé au président son plus haut soutien depuis le début du scrutin.
Dans le sondage IFOP pour Paris Match, M. Macron a augmenté de deux points à 28% de soutien, tandis que la dirigeante d’extrême droite Marine Le Pen a perdu 0,5 point à 16%.
Eric Zemmour, troisième, a perdu 1,5 point à 14%, et la conservatrice de centre droit Valérie Pecresse a perdu un point à 13%.
L’invasion russe de l’Ukraine a contraint Mme Le Pen et M. Zemmour à justifier leur soutien passé à Vladimir Poutine.
M. Macron a officiellement annoncé qu’il briguerait un second mandat de président français le 3 mars, juste avant la date limite pour déclarer son intention de se présenter à 18h00 heure locale (17h00 GMT).
Il a reconnu que la France a « beaucoup d’épreuves ensemble », et a déclaré : « Le terrorisme, la pandémie, la guerre en Europe : rarement la France a été confrontée à une telle accumulation de crises ».
M. Macron a alors déclaré : « Je demande votre confiance pour un nouveau mandat de président de la République.
« Je suis candidat pour… répondre aux défis du siècle. Je suis candidat pour défendre nos valeurs.
“Je suis candidate pour continuer à préparer l’avenir de nos enfants et de nos petits-enfants.”
Antoine Bristielle, expert en opinion publique à la Fondation Jean-Jaurès, un groupe de réflexion parisien, a déclaré à France24 que M. Macron bénéficierait de la guerre en Ukraine en attirant l’attention sur la politique étrangère plutôt que sur les problèmes intérieurs.
Il a déclaré: «En cas de crise, les citoyens se placent toujours derrière le drapeau et s’alignent derrière le chef de l’État.
« Les autres candidats sont inaudibles. Dans tous les médias, tout ce dont on parle, c’est de l’invasion.
Dans le sondage IFOP, M. Macron et Mme Le Pen se qualifieraient pour le second tour présidentiel, avec respectivement 28% et 17% des voix.
Les chiffres attendus pour le second tour du 24 avril montraient alors que M. Macron avait obtenu 56,7 % des voix contre Mme Le Pen, lui conférant un second mandat.
Reportage supplémentaire de Maria Ortega