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L’UE prend des mesures contre la Pologne pour “violation des lois de l’Union” alors que les craintes liées au Polexit augmentent

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Le vice-ministre de la justice Sebastian Kaleta a écrit sur Twitter : “La CE entame une procédure et veut subordonner le Tribunal constitutionnel en Pologne au droit européen. C’est une attaque contre la constitution polonaise et notre souveraineté.”

L’action en justice a été annoncée par la Commission mercredi, le bloc exprimant de “sérieuses inquiétudes” concernant les décisions du Tribunal constitutionnel polonais qui, selon la CE, remettent en cause la primauté du droit européen.

Le Tribunal constitutionnel polonais a suscité la colère de Bruxelles après avoir jugé en octobre que l’adhésion du pays à l’UE ne conférait pas aux tribunaux de l’Union l’autorité juridique suprême.

Dans sa décision de mercredi, la Commission a estimé que la Pologne n’avait pas pris les mesures nécessaires pour se conformer pleinement à l’injonction de la CJCE de juillet, qui exigeait la suspension de la chambre disciplinaire du pays et des effets des décisions déjà prises sur la levée de l’immunité judiciaire.

Le Premier ministre polonais Mateusz Morawiecki a déclaré qu’il n’était pas d’accord avec la position de la Commission et que celle-ci avait mal interprété les pouvoirs qui lui avaient été conférés.

Mateusz Morawiecki, Premier ministre polonais.

Il a déclaré : “Je pense que de plus en plus d’Etats membres de l’Union européenne se rendent compte qu’il doit y avoir une limite à la politique de l’Union européenne. [the EU’s] compétences”.

Dans une déclaration, la Commission a indiqué qu’elle lançait la procédure d’infraction parce que les décisions du Tribunal constitutionnel privaient les personnes cherchant à intenter une action devant les tribunaux polonais du droit à une protection juridictionnelle effective tel qu’il est défini dans les traités de l’UE.

La Commission a déclaré qu’elle avait de sérieux doutes quant à l’indépendance et à l’impartialité du Tribunal constitutionnel, alléguant qu’il ne répondait plus aux exigences d’un tribunal préalablement établi par la loi.

La Pologne a deux mois pour répondre à une lettre de mise en demeure envoyée mercredi.

Morawiecki (G) est accueilli par la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen (D) avant une réunion bilatérale à la Commission européenne le 6 février 2020.

Le ministre polonais de la Justice Sebastian Kaleta

Si la Commission n’est pas satisfaite de la réponse de Varsovie, elle peut envoyer à la Pologne un avis motivé lui demandant de se conformer au droit communautaire, avec là encore un délai de réponse de deux mois.

Après cela, la Commission peut poursuivre la Pologne devant la Cour de justice européenne (CJE), qui peut imposer des amendes journalières à Varsovie jusqu’à ce qu’elle se mette en conformité.

Reuters rapporte qu’elle a déjà imposé de telles amendes quotidiennes à la Pologne dans deux autres cas, qui s’élèvent désormais à 1,5 million d’euros (1,70 million de dollars) par jour.

La décision intensifie une bataille amère entre l’UE et Varsovie sur l’état de droit qui a commencé lorsque le parti nationaliste et eurosceptique PiS au pouvoir en Pologne est arrivé au pouvoir en 2015.

Info

Ce conflit a retardé le versement à la Pologne de milliards d’euros provenant des fonds de relance de l’UE, la Commission estimant que les tribunaux du pays ne sont pas indépendants de toute influence politique, ce qui signifie que les fonds ne seraient pas protégés contre les abus.

Le gouvernement polonais insiste sur le fait que des réformes étaient nécessaires pour rationaliser le système judiciaire et éliminer ce qui reste de l’ancien régime communiste du pays.

M. Morawiecki a lancé une action en justice en mars. C’était la première fois que le dirigeant d’un État membre de l’UE remettait en cause de manière exhaustive les traités de l’UE devant une cour constitutionnelle.

Cette action a été motivée par la décision de la CJCE selon laquelle un nouveau système de sélection des juges en Pologne était contraire au droit européen.

Testy

M. Morawiecki voulait empêcher les juges polonais d’utiliser le droit européen pour remettre en question la légitimité des juges nommés à la suite de changements dans le système judiciaire du pays.

Lundi, le Premier ministre polonais a écrit aux autres dirigeants de l’Union européenne pour les avertir que l’UE risquait de devenir un organisme géré de manière centralisée par des institutions privées de tout contrôle démocratique.

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