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L’UE déclenche des mesures d’urgence alors qu’elle se “noie” dans la guerre commerciale lancée par Biden

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La législation américaine a incité la Commission européenne à appuyer sur le bouton d’urgence pour sauver l’économie européenne qui, selon le président de BusinessEurope, Fredrik Persson, est en train de se “noyer”.

Il a déclaré : “C’est un peu comme une noyade. Cela se passe tranquillement”.

Dans le but de sauver l’économie européenne déjà en difficulté, l’exécutif européen travaillerait sur un plan d’urgence visant à injecter de l’argent dans les industries de haute technologie, selon deux hauts fonctionnaires qui ont parlé à Politico.

Ce plan relèverait du Fonds européen de souveraineté, déjà présenté par Ursula von der Leyen dans son discours sur l’état de l’Union.

Le commissaire européen Thierry Breton a averti que le système de subventions américain pose un “défi existentiel” à l’économie de l’Union, après une réunion avec les dirigeants industriels de l’UE lundi.

Le commissaire européen Thierry Breton

Une enquête de la Table ronde européenne de l’industrie, publiée aujourd’hui, a montré les préoccupations des chefs d’entreprise de l’UE sur la question, en constatant que la confiance des chefs d’entreprise dans l’Union n’a jamais été aussi faible.

“Près de 9 répondants sur 10 s’attendent à ce que les conditions commerciales pour l’économie dans son ensemble se détériorent de façon modérée ou substantielle au cours des six prochains mois. Le score pour cette partie de la mesure s’établit à 22, soit le plus bas jamais enregistré depuis le lancement de cette enquête semestrielle au premier semestre 2020. La guerre en Ukraine ne montrant aucun signe de cessation, il est très probable que l’incertitude élevée continue d’exercer une pression à la baisse sur les perspectives de croissance de la région à court terme”, écrivent-ils.

Le maxi plan d’investissement de 370 milliards de dollars de la loi sur la réduction de l’inflation de Biden prévoit des subventions directes aux entreprises américaines opérant dans le secteur vert, et contient des incitations à acheter des véhicules électriques uniquement s’ils sont fabriqués aux Etats-Unis.

La loi américaine entrera en vigueur le 1er janvier.

Cette décision a suscité la colère de Paris et de Berlin, poussant le président français Emmanuel Macron et le chancelier allemand Olaf Scholz à publier une déclaration commune appelant la Commission européenne à “explorer les possibilités de politique industrielle” pour sauvegarder les industries européennes.

La déclaration, signée par le ministre français de l’économie Robert Habeck et son homologue français Bruno Le Maire, se lit comme suit : “Nous appelons à une politique industrielle européenne qui permette à nos entreprises de prospérer dans la compétition mondiale.”

Il ajoute : “Nous voulons coordonner étroitement une approche européenne des défis tels que la loi américaine sur la réduction de l’inflation.”

S’exprimant après une réunion avec M. Habeck à Paris, M. Le Maire a prévenu que l’Europe ne devait pas devenir le “dernier des Mohicans” dans la course au commerce mondial.

Il a déclaré : “Nous sommes entrés dans une nouvelle mondialisation. “La Chine est dans cette mondialisation depuis très longtemps avec des aides d’Etat massives qui sont réservées exclusivement aux produits chinois, le fait est que les Etats-Unis viennent d’entrer dans cette nouvelle mondialisation sous nos yeux pour développer leur capacité industrielle sur le sol américain”.

“L’Europe ne doit pas être le dernier des Mohicans”.

Faisant écho aux propos de M. Le Maire, M. Scholz a également mis en garde mardi contre “une surenchère dans le domaine des subventions et des droits de douane protecteurs, comme certains voient venir chez nous à la suite de la loi américaine sur la réduction de l’inflation.”

Il a également suggéré qu’un accord commercial avec les Etats-Unis pourrait également contribuer à réduire les tensions avec Washington.

Il a déclaré : “Nous devrions également examiner à nouveau de très près l’idée d’un accord tarifaire industriel avec les États-Unis.”

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