Le Président de la République a été critiqué pour son “silence assourdissant” sur le vote d’indépendance imminent dans l’archipel français de Nouvelle-Calédonie. L’un des deux partis indépendantistes a juré de boycotter le scrutin s’il n’était pas retardé et a prévenu que des troubles civils pourraient survenir si cela ne se produisait pas.
Situé dans le Pacifique Sud, cet ensemble de dizaines d’îles est une relique du passé impérial de la France.
Bien qu’elle dispose de peu de ressources naturelles, sa position clé est considérée comme inestimable pour la France – surtout après que sa fierté ait été blessée lorsqu’elle a été trompée par l’accord Aukus visant à fournir à l’Australie des sous-marins à propulsion nucléaire en septembre.
Commentant le référendum, l’homme politique français, Eric Ciotti, qui représente la première circonscription des Alpes-Maritimes à l’Assemblée nationale depuis 2007, a déclaré : “Dans un mois, la Nouvelle-Calédonie doit rester française. Il en va de l’influence française dans la zone indo-pacifique !”
Malgré la volonté de la France de maintenir sa souveraineté, il existe un groupe important sur les îles qui réclame l’indépendance.
Cela marquerait probablement le début d’une nouvelle période d’influence chinoise sur les îles, le régime de Xi Jinping faisant jouer ses muscles dans la région.
Pour faire face à cette situation, la France a signé l’Accord de Nouméa en 1998 qui garantit trois référendums sur l’indépendance.
Des scrutins ont eu lieu en 2018 et 2020, au cours desquels 56,7 % et 53,3 % de la population se sont prononcés en faveur du maintien dans le giron français respectivement.
Un troisième vote est prévu pour le 12 décembre.
Mais une branche du parti indépendantiste FLNKS appelle à un report en raison de la pandémie COVID-19.
Le gouvernement de M. Macron a jusqu’à présent refusé, ce qui a conduit le groupe à déclarer qu’il boycotterait le scrutin.
Dans un communiqué, le parti séparatiste a déclaré : “(C’est) une véritable déclaration de guerre contre le peuple kanak”.
“Cette décision inique est une provocation politique.
“Il nous ramène à la case départ avant les accords de Matignon (1988) et de Nouméa (1998) et sape toute possibilité de dialogue sur l’avenir du pays.”
Son leader Paul Néaoutyine, qui est président de la province Nord, a averti que “l’entêtement de l’Etat (…) pourrait conduire à une situation de tension dangereuse pour la paix civile”.
En réponse, le Haut Commissaire des îles, Patrice Faure, a annoncé vendredi dernier que le gouvernement s’en tenait à la date initiale.
Il a déclaré que la propagation du Covid était “contrôlée”.
Pendant ce temps, les partis loyalistes demandent de maintenir la date prévue.
Le ministre français de l’Outre-mer, Sébastien Lecornu, a déclaré à Europe 1 que “la non-participation est un droit en démocratie” mais qu’elle n’aura pas de “portée juridique.”
“Le fait de ne pas participer (…) ne l’empêche pas d’être légitime au sens juridique du terme”, a-t-il souligné.
Reportage supplémentaire de Maria Ortega