Son parti a connu une augmentation massive de leur part de voix, passant de quatre pour cent en 2018, à environ 25 pour cent à l’approche des prochaines élections. Mme Meloni est connue pour ses discours émotifs dans lesquels elle fustige la bureaucratie européenne et les migrants illégaux.
Elle a également critiqué les lobbies des droits des homosexuels.
Le parti des Frères d’Italie a été critiqué pour ses racines dans la politique d’extrême droite, et conserve le slogan de l’époque fasciste “Dio, Patria, Famiglia” (Dieu, Patrie, Famille). Le logo du parti partage des images avec celui du Mouvement social italien (MSI), un parti néofasciste formé en 1946 par des partisans du régime de Mussolini, allié d’Hitler, et d’anciens membres de haut rang de son parti fasciste.
Mme Meloni elle-même a déclaré à propos de Mussolini, dans une vidéo de 1996 récemment réapparue : “Mussolini était un bon politicien. Il n’y a pas eu d’autres hommes politiques comme lui au cours des 50 dernières années”.
Elle a maintenu une position ferme en faveur de l’OTAN et de l’Ukraine. Mais si elle affirme soutenir l’Union européenne et l’euro, l’UE reste méfiante quant à la direction qu’elle prendra pour l’Italie.
Frans Timmermans, le vice-président de la Commission européenne, a déclaré : “Je crains l’agenda social et moral de la droite”, concernant la relation entre le parti de Mme Meloni et les valeurs de l’UE.
Mme Meloni a appelé à un blocus naval pour bloquer les migrants, et a décrit l’UE comme “le projet de remplacement ethnique des citoyens européens souhaité par les grandes capitales et les spéculateurs internationaux.”
Décrire les politiques pro-migratoires de l’UE comme un “remplacement ethnique” fait écho au langage de la “théorie du grand remplacement”, une théorie nationaliste blanche largement démentie qui prétend que la migration éliminera ou minimisera la population des blancs au fil du temps.
Le journaliste italien Paolo Berizzi, de La Repubblica, a soutenu que la fondation du parti Frères d’Italie en 2012 était entrelacée avec le fascisme.
Il a écrit : “Meloni est devenu le leader de son parti dans une période où le fascisme en Italie était presque normalisé et devenait populaire parmi les jeunes. Des statuettes de Mussolini et des calendriers du Duce sont en vente dans les kiosques et les magasins. Le salut fasciste […] est devenu un geste presque folklorique”.
Elle a cependant rejeté la comparaison, déclarant : ” On m’accusera d’avoir été fasciste toute ma vie. Mais je m’en moque parce que de toute façon, les Italiens ne croient plus à ces bêtises.”
La scène pour que les Frères d’Italie prennent d’assaut les sondages a été préparée par l’effondrement du gouvernement de l’ancien Premier ministre Mario Draghi. M. Draghi a démissionné après que le Mouvement 5 étoiles (M5S) a retiré son soutien à son gouvernement, suite à des tensions sur la façon de gérer la crise environnementale et énergétique.
Cela a laissé les partis de centre-gauche d’Italie divisés, après avoir tenté de former une large alliance. Le système électoral italien favorise les groupes qui sont capables de former de larges coalitions entre les partis.
On estime qu’une coalition entre les Frères d’Italie, la Lega, le parti d’extrême droite de Matteo Salvini, et Forza Italia, le parti de Berlusconi, obtiendra environ 45 % des voix aux prochaines élections.