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Le Tadjikistan exige que le président russe fasse preuve de respect.

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Vladimir Poutine s’est fait gronder par le président du Tadjikistan au sujet de la façon dont la Russie traite les anciens États soviétiques. Il s’agit là de la dernière rebuffade d’un allié de longue date depuis sa décision d’envahir l’Ukraine. Emomali Rahmon, le dirigeant de ce petit État d’Asie centrale, a accusé la Russie d’ignorer ses partenaires dits stratégiques.

Ses commentaires ont été faits dans le cadre d’un sommet des dirigeants de la Communauté des États indépendants (CEI), une organisation créée après l’effondrement du bloc soviétique en 1991.

Pendant que le dictateur effectif parlait, son homologue russe était assis maladroitement avec un air peu impressionné sur le visage.

M. Rahmon, s’adressant directement à Poutine, a déclaré que le Tadjikistan et d’autres pays de la région n’avaient pas été traités sur un pied d’égalité par Moscou, bien qu’ils aient affirmé être “un partenaire stratégique”.

Dans un monologue sinueux et non écrit, il a averti que les mêmes problèmes qui se posent aujourd’hui avaient causé la chute de l’Union soviétique.

Selon diverses traductions, il a dit à Poutine : “Nous avons été témoins avec vous. J’ai été témoin de la façon dont le [Soviet Union] s’est effondré. J’y ai participé. Alors, vous m’excuserez, comme maintenant, il n’y avait aucune attention aux petites républiques.

“Nous demandons l’attention des gens. [Our] les traditions, les coutumes, tout le reste n’a pas été pris en compte.”

M. Rahmon a ajouté : ” Il manque quelque chose. Quelque chose ne fonctionne pas. Comme cela a été la principale raison de l’effondrement de l’Union soviétique. Je pense que vous n’êtes pas offensé”.

Il a fait valoir que les Soviétiques avaient sous-développé le Tadjikistan alors qu’ils le contrôlaient, et a affirmé que plus de deux millions de ses neuf millions de citoyens se rendent en Russie pour travailler.

Poutine au sommet

Il a dit : ” Nous avons été faits pour être des pays qui… je ne sais pas. Oui, nous sommes de petites nations, nous ne sommes pas 100 millions, pas 200 millions – mais nous avons une histoire, une culture, nous aimons, nous voulons être respectés.”

Pour démontrer son point de vue, il a semblé suggérer qu’il avait dû demander à plusieurs reprises au président russe d’assister au sommet, qui s’est tenu hier à Astana, la capitale du Kazakhstan.

M. Rahmon a déclaré : “J’ai donné des instructions au ministère des Affaires étrangères, je vous ai même parlé pour demander à participer au moins au niveau ministériel. Non, au niveau des vice-ministres”.

Il a ajouté : “Cela fait 30 ans que nous discutons. Il n’y a pas assez de manuels scolaires, nous devons étudier la langue russe dès le jardin d’enfants. Nous accueillons vos bases militaires ; nous faisons tout ce que vous demandez.”

Rahmon s'adressant à Poutine

Il a conclu que “nous avons toujours respecté et respectons les intérêts de notre principal partenaire stratégique” – c’est-à-dire la Russie.

Les images de cette tirade de sept minutes n’ont pas inclus de réponse de Poutine. Selon l’agence de presse russe TASS, la réponse de M. Poutine affirmait que, pendant l’ère soviétique, des livres étaient publiés dans les langues nationales et que des théâtres étaient ouverts pour développer la culture et l’économie de l’ensemble du bloc.

Ce n’est pas la première fois cette année que les alliés de Poutine ont rendu public leur désaccord depuis sa décision de déclencher une guerre en Ukraine.

Lors d’un sommet en Ouzbékistan en septembre, Poutine a déclaré au président chinois Xi Jinping qu’il comprenait que l’invasion de l’Ukraine suscitait “des questions et des inquiétudes” à Pékin.

Sommet de la CEI

M. Xi se serait désisté d’un dîner avec le dictateur russe, citant des inquiétudes de Covid, et dans une remarque acerbe, il a dit à Kassym-Jomart Tokayev, le président kazakh, que la Chine “soutiendrait résolument” le gouvernement russe. [Kazakhstan’s] l’indépendance, la souveraineté et l’intégrité territoriale […] et s’opposera fermement à l’ingérence de toute force dans les affaires intérieures de votre pays”.

M. Tokayev a déjà pris ses distances avec la Russie après l’invasion, offrant d’ouvrir un nouvel oléoduc directement vers l’Europe en juillet.

On pense qu’il craint que Poutine ne décide d’agir au Kazakhstan comme il l’a fait en Ukraine, car le nord du pays compte de nombreux russophones.

M. Rahmon est le troisième président du Tadjikistan, un rôle qu’il occupe depuis 1994. Avant cela, il était le chef d’État de facto après la chute de l’Union soviétique

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