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La Pologne riposte à l’UE en brandissant la menace d’un veto qui suscitera la colère de Macron après une énorme amende de 58 millions de livres sterling.

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La Pologne a déclaré qu’elle ne paierait pas l’amende et a critiqué les actions de la Commission.

Dans un geste apparent de représailles, Varsovie menace également d’opposer son veto à une proposition de directive européenne sur un accord mondial sur la fiscalité des entreprises.

L’accord fiscal dit de l’OCDE viserait à introduire un taux minimum d’imposition des sociétés de 15 % et constitue l’un des piliers du programme du président français Emmanuel Macron pour la présidence de l’UE de son pays cette année.

Le président français a été l’un des plus ardents promoteurs de la réglementation au sein de l’UE.

L’accord a été salué par Macron comme “historique” et comme un “véritable pas en avant pour la justice fiscale”. Il pourrait apporter une aide annuelle aux finances publiques françaises pouvant atteindre 4 milliards d’euros.

Un tel coup de pouce à l’économie française aiderait également le dirigeant français dans la perspective de l’élection présidentielle d’avril.

L’affaire contre Varsovie est l’un des nombreux différends entre l’UE et le parti polonais au pouvoir, Droit et Justice (PiS), qui est arrivé au pouvoir en 2015 et qui a depuis été accusé d’éroder les libertés démocratiques.

En octobre dernier, la plus haute juridiction de l’UE a infligé une amende à Varsovie pour ne pas avoir immédiatement interrompu les travaux de la chambre disciplinaire de la Cour suprême polonaise dans l’attente d’un verdict final sur le régime.

Le porte-parole du gouvernement polonais, Piotr Muller, a déclaré jeudi à l’agence de presse publique PAP que la Commission européenne s’immisçait dans des affaires qui devraient être réservées aux Etats membres et qu’elle n’avait aucune base juridique pour le faire.

“La Pologne prendra des mesures juridiques pour empêcher les violations des traités de l’UE”, a-t-il déclaré.

La Commission affirme que le système disciplinaire des juges permet une ingérence politique dans les tribunaux et viole donc les lois de l’UE à 27, ainsi que celles de la Pologne, qui établissent l’indépendance judiciaire.

Le porte-parole de la Commission européenne, Christian Wigand, a déclaré qu’un “appel à paiement” avait été envoyé à Varsovie pour ne pas avoir supprimé le régime disciplinaire comme l’avait ordonné la Cour européenne de justice.

Des sources ont déclaré à Reuters que les amendes s’élevaient à environ 70 millions d’euros et que la Commission donnerait à Varsovie 45 jours pour payer.

Les différends de la Pologne avec l’UE coûtent déjà de l’argent au pays.

Elle a bloqué l’accès de la Pologne à des milliards d’euros de mesures de relance de l’UE destinées à soutenir la reprise économique après la pandémie de COVID-19.

D’autres fonds provenant du budget commun de l’UE, qui s’élève à 1 100 milliards d’euros jusqu’en 2027, sont en jeu, car l’Union se montre de plus en plus stricte dans son refus d’accorder des fonds aux pays qui pourraient les utiliser pour soutenir des politiques qui portent atteinte aux principes démocratiques libéraux.

Varsovie affirme que la réforme judiciaire était nécessaire pour rendre les tribunaux plus efficaces et les débarrasser de l’influence communiste.

Le parti nationaliste PiS affirme également qu’il ne cédera pas à ce qu’il appelle le chantage de l’UE.

Le PiS a restreint les droits des femmes et des migrants et a exercé une pression sur les médias publics et privés. Il s’agit d’autres exemples de ses politiques socialement conservatrices qui, selon lui, sont nécessaires pour sauvegarder la souveraineté de la Pologne.

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