Les parlements nationaux de l’UE ont été chargés de ratifier l’accord de libre-échange entre l’Union et le Canada (CETA). Mais un membre de l’Assemblée nationale française a fait valoir que les agriculteurs français sont “menacés” par l’accord et a exhorté M. Macron à le rejeter, malgré les retombées que cela entraînerait au sein de l’UE.
S’exprimant sur la chaîne de télévision BFM, il a ajouté qu’il serait préférable de “manger moins de viande et de meilleure qualité” que de laisser le marché alimentaire français être inondé par des produits canadiens qui seraient sur le point de surpasser les producteurs français.
Il a ajouté : “Les agriculteurs français ne sont pas à blâmer. Ceux qui produisent en France font de la viande de qualité.
“Les agriculteurs français sont menacés par les accords de libre-échange”.
Pendant ce temps, la querelle franco-britannique sur les droits de pêche post-Brexit fait rage, les pêcheurs français bloquant le trafic des ferries dans les ports de la Manche vendredi en signe de frustration envers le Royaume-Uni pour son refus de délivrer davantage de licences de pêche.
Les discussions entre le ministre français de l’Europe, Clément Beaune, et le ministre britannique du Brexit, Lord Frost, n’ont toujours pas abouti et les dirigeants français doivent maintenant faire face à un autre casse-tête commercial.
Les négociations commerciales entre le Canada et l’UE ont pris fin en 2014.
L’accord a été signé en 2016 mais n’est entré en vigueur que provisoirement à la fin de 2017.
L’approbation complète dépend de la ratification par tous les parlements nationaux de l’UE.
Le parlement canadien a rapidement approuvé l’accord, mais les critiques soutiennent que c’est parce que le Canada en sort mieux que l’UE.
L’AECG supprime environ 98% des droits de douane sur la plupart des marchandises, à l’exception de certains produits agricoles sensibles, selon Europarl.
L’Assemblée nationale française a approuvé l’AECG, mais le Sénat n’a pas encore inscrit l’accord à son ordre du jour.
M. Mélenchon est un critique de longue date de l’AECG, déclarant devant une commission des affaires étrangères en 2019 que non seulement il nuirait aux agriculteurs français, mais qu’il verrait des aliments génétiquement modifiés entrer sur le marché français.
FoodWatch a souligné que l’accord se concentre davantage sur l’élimination des normes sanitaires et environnementales qui pourraient constituer des obstacles à la libre circulation que sur la suppression des droits de douane.
La France n’est pas le seul pays à avoir émis des critiques contre l’accord commercial.
Il y a également eu des réactions négatives de la part des politiciens irlandais, un responsable du parti social-démocrate irlandais ayant déclaré plus tôt cette année que “les avantages sont inégaux”.
Jennifer Whitmore a écrit dans le Irish Times : “Alors que les exportations irlandaises vers le Canada devraient être supérieures de 31 % d’ici 2030, les importations en provenance du Canada augmenteront de 84 %.”
Reportage supplémentaire de Maria Ortega.