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Le mystérieux « chat-renard » sauvage de Corse est confirmé comme une espèce unique par une analyse génétique

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Connu des forêts reculées du nord de la Corse, le chat renard ressemble largement à un félin domestique avec une coloration rayée et fauve.

Cependant, ils ont gagné leur nom pour leur plus grande taille – en moyenne environ 35 pouces de la tête à la queue – et leurs queues, qui sont annelées et ont une pointe noire.

La volpe ghjattu arbore également de larges oreilles, des moustaches courtes, un pelage dense et soyeux, des pattes postérieures foncées et des canines très développées.

On pense qu’il vit dans les sous-bois de la forêt car cela lui permet de se protéger de son principal prédateur, l’aigle royal.

Une volpe ghjattu dans une cage

Des chercheurs mesurent un ghjattu volpe

Dans un communiqué, l’OFB précise : « L’existence en Corse d’un chat sauvage localement appelé ‘ghjattu volpe’… est connue des habitants de Corse depuis longtemps.

« Depuis le XXe siècle, cette population fait l’objet de descriptions plus ou moins précises, voire parfois erronées.

« Alors qu’il était reconnu comme espèce sauvage par la société agropastorale de Corse et par les institutions préfectorales à la fin du XIXe et au début du XXe siècle, son statut n’a cessé d’être remis en cause jusqu’à aujourd’hui.

En 2019, Carlu-Antone Cecchini, de l’Office national de la chasse et de la faune sauvage, déclarait à l’AFP que “le chat-renard fait partie de notre mythologie de berger.

“De génération en génération, ils racontaient comment les chats des forêts attaquaient les mamelles de leurs brebis et de leurs chèvres.”

Mesurer les dents d'une volpe ghjattu

Un chercheur tient un chat renard

L’étude scientifique du ghjattu volpe a commencé sérieusement en 2008, lorsqu’une des créatures a été accidentellement capturée par un berger dans la commune d’Olcani, dans le nord de la Corse.

Entre 2011 et 2014, les chercheurs ont pu utiliser des pièges photographiques pour photographier plusieurs chats-renards et étudier leur apparence.

Cette analyse a suggéré qu’ils étaient distincts à la fois des chats domestiques et de la sous-espèce du chat sauvage européen, Felis silvestris, que l’on voit en Europe continentale.

Au lieu de cela, les chercheurs ont émis l’hypothèse qu’ils pourraient être plus étroitement liés à Felis lybica – le chat sauvage d’Afrique et de Sardaigne.

Un chat-renard sous sédation

Un chat sauvage européen et un chat domestique

Dans la nouvelle étude, les chercheurs ont pu collecter des échantillons de poils et analyser l’ADN de 20 chats sauvages corses, soit en capturant sans cruauté des individus vivants dans des pièges appâtés avec du poisson, soit en analysant des spécimens naturellement morts ou tués sur la route.

Au cours de la période d’étude, qui s’est déroulée de 2016 à 2020, les scientifiques connaissaient au moins 16 individus vivants constituant la population de ghjattu volpe de l’île.

Avant d’être relâchés dans la nature, les chats-renards ont reçu des coups de poing dans les oreilles pour faciliter leur identification future, tandis que certains ont également été équipés de colliers de repérage GPS.

Des échantillons d’ADN ont été comparés à des échantillons similaires prélevés sur des chats domestiques [Felis catus] de Corse et de France métropolitaine, des chats sauvages de France métropolitaine et des chats sauvages de Sardaigne. L’analyse a confirmé que le ghjattu volpe est bien sa propre espèce.

Une volpe ghjattu portant un collier GPS

Une volpe ghjattu dans une cage

L’OFB a déclaré: «Les échantillons de chats sauvages corses semblent génétiquement très différents des chats sauvages continentaux et plus proches, bien que différents, des chats sardes.

« Les chats domestiques de France métropolitaine et génétiquement proches de ceux de Corse et les chats de Sardaigne sont intermédiaires entre les chats sauvages de Corse et les chats domestiques.

“Ces résultats suggèrent que le chat sauvage corse n’appartient pas aux F. silvestris ou F. catus [lineages].

« A l’heure où la biodiversité s’effondre, l’identification d’une entité génétique spécifique dans le taxon Felidae, taxon fortement menacé, est remarquable et indispensable à la mise en place de mesures de conservation adaptées.

“Ce n’est qu’un premier pas vers un programme qui devra préciser les éléments d’écologie de cette population – variation spatiale et temporelle de la densité de la population et de ses facteurs causals, régime alimentaire, utilisation et sélection de l’habitat, évaluation de la risque d’hybridation avec le chat domestique.

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